Eddy Paape, un autre grand disparaît
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[let]S[/let]emaine de deuil pour le dessin. Mardi 8 mai, Maurice Sandak nous quittait. Et samedi 12, on apprend le décès d’Edouard, dit Eddy, Paape.
Tout juste sorti de l’Institut-Luc où il apprend les arts techniques pendant huit ans, le célèbre dessinateur de Liège, né en 1920, commence à travailler dans le dessin d’animation en 1942 pour le compte du studio CBA. Peu de temps après, il fait la connaissance de Franquin, Morris, Peyo et Roba. Ils travaillent ensemble quelques années, avant que leur employeur ne mette la clef sous la porte. Nous sommes en 1946, Paape décide alors de se lancer dans la peinture. Voyant le peu de réussite de leur ami, Franquin, Morris et Peyo l’incitent à rentrer chez les Editions Dupuis. Après quelques années d’errance, il finit par trouver son rythme de croisière.
Pour Spirou, Jijé lui a en effet confié son personnage Valhardi. En 1951, à l’initiative de l’agence World Press, il crée Les Belles Histoires de l’Oncle Paul, une suite de courtes BD également pour Spirou. Il s’est associé au scénariste Jean-Michel Charlier pour démarrer la série policière André Lefort, puis Marc Dacier.
Paape fait preuve d’un travail acharné
Plus tard, et suite à une brouille avec Dupuis, il intègre l’équipe du Journal de Tintin pour publier avec le scénariste Greg, Luc Orient, une série de science-fiction. Inspirées aux débuts par l’univers de Flash Gordon, ces aventures qui racontent les péripéties d’un physicien pour le moins impétueux, s’étalent sur plus de 25 ans, interrompues par le décès du scénariste. En 2008, Le Lombard publie finalement l’intégrale en cinq volumes, et en profite pour célébrer la carrière de Paape: une monographie richement illustrée de documents photographiques et graphiques souvent inédits est alors éditée.
Depuis les années 60 jusqu’à a fin des années 90, Paape fait preuve d’un travail acharné. Outre son implication pour Luc Orient, il poursuit les aventures de Marc Dacier, et entame celles de Johnny Congo, toujours avec son ami Greg. Parallèlement à son travail chez Le Lombard, il fait part de son talent et de sa longue expérience de dessinateur. En effet, il est engagé par l’Institut Luc mais aussi par l’Ecole des Beaux Arts de Saint-Gilles à Bruxelles. Schuiten, Grenson ou Godi, pour ne citer qu’eux, seront ses élèves.
Si Eddy Paape avait nettement ralenti son travail pour la BD, il restait toujours très présent dans les nombreuses manifestations qui y sont conscacrées. Gageons que sa disparition laisse un grand vide dans le coeur des passionnés de BD.