Anna Politkovskaïa, l’horreur Tchétchène
“Peut-être aimerait-on partager notre secret, ce secret qu’on appelle guerre, mais ceux qui vivent en paix ne veulent pas s’y intéresser.“ disait Anna Politkovskaïa. Igort retrace la vie de la journaliste russe du journal d’opposition la Novaïa Gazeta, assassinée en 2006 alors qu’elle dénonçait les exactions de l’armée russe dans la guerre de Tchétchénie. Le dessinateur italien rend hommage à cette héroïne en dressant surtout un portrait humain de son combat dans la défense des droits de l’homme. Une enquête à charge contre la Nouvelle Russie de Poutine et sa « démocrature ». En épluchant les archives de la journaliste, les témoignages et des rapports d’Amnesty internationale ou en rencontrant ses amis, ses collègues et sa traductrice à Paris, Igort signe un livre dur mais nécessaire où la Bande dessinée permet sans doute d’exposer des images sur la cruauté et la barbarie humaine qui en photographie ou en vidéo aurait été insupportables.
Lucie Servin
Les Cahiers Russes par Igort – Futuropolis – 172 pages – 22 euros