Calamity Jane, la reine des plaines
Le dernier tome de Martha Jane Cannary sur les dernières années de la vie de Calamity Jane conclut une trilogie remarquable sur une des plus grandes légendes de l’Ouest. Admirablement documenté, le récit, porté par le trait dynamique sépia au crayon et lavis de Matthieu Blanchin, pose un regard humain, tendre et complice sur une femme qui, loin d’être exempte de défauts, a su porter même par delà ses délires mythomanes un témoignage véritable du Far-West de cette seconde moitié du XIXe siècle. Sa soif de liberté, son indépendance farouche et son tempérament fougueux ont créé la légende de cette cavalière hors pair, ivrogne invétérée, joueuse de poker incurable, bagarreuse notoire. Devenue de son vivant une héroïne célébrée dans les théâtres ou les fascicules, les lettres à sa fille qu’elle commence à écrire à partir de 1879 offrent une vision plus intime d’une mère malheureuse, d’une aimante passionnée et toujours compatissante à la pauvreté de ceux qui vivent en marge et de ceux qui souffrent. Les auteurs de cette trilogie confient une histoire intime sans jamais trahir les zones d’ombre qui participent au mythe. En citant leurs sources, ils sont parvenus brillamment à faire revivre les mille et une vies de cette femme de caractère rebelle et sublime, surnommée à juste titre, “La reine des plaines”.
Lucie Servin
Martha Jane Cannary, tome 3, les années 1877-1903, la vie aventureuse de celle que l’on nommait Calamity Jane, Christian Perrissin et Matthieu Blanchin, Futuropolis 112 pages, 22,50 euros.
ISBN-13: 978-2754803663
->Retrouvez ce coup de coeur dans le n°18 de BDSphère publié le 24 mai 2012.