Economie/ Finance : Crise identitaire - Crise financière

Economie/ Finance : Crise identitaire – Crise financière

Image titre, ici, © Charlie Hebdo

« Pourquoi acheter un journal quand on peut acheter un journaliste ? » Bernard Tapie

L’indépendance économique et financière des journalistes est un premier obstacle à l’application des devoirs à la profession, et soulève des incertitudes majeures sur les dérives du système pour l’indépendance de la presse. Le phénomène de diffusion des médias à l’échelle des masses a conduit à développer considérablement l’industrie médiatique sur un marché libéralisé.

La Presse et le régime libéral

Le système libéral et le régime de libre entreprise soustraient le média à l’État, garantissant son indépendance face au pouvoir mais le confronte à l’obligation de rentabilité. La presse peut porter en elle les grands projets humanistes : sans financement il n’y a pas de liberté d’expression. L’accès à l’information et sa valorisation représentent des investissements importants pour les médias. La gestion d’un média implique aussi une bonne prévision budgétaire pour assurer une sécurité et prévenir les échecs de la diffusion. Ce recours a rendu  le financement par la publicité obligatoire pour presque tous les médias même si les publicitaires disposent d’un code déontologique et sont soumis à un régime légal précis. Dans ce système, les médias-entreprises, capitalisés et réorganisés en Société d’action (S.A. ou dans certains cas en SARL Société à responsabilité limitée) obéissent aux lois du marché. La Société des Rédacteurs du journal Le Monde, actionnaire majoritaire avait réussi pour un temps à conserver le pouvoir décisionnel. En France, le système  hybride permet la coexistence de situations complexes puisqu’il existe un service public financé par l’Etat (France Télévision et Radio France) ou encore une presse écrite subventionnée.

 Marché et déontologie

La libéralisation de la radio et celle des grands monopoles télévisuels grâce au développement de la diffusion numérique et satellitaire a conduit à la multiplication des médias, comme l’inflation des chaînes à la télévision. Cette multiplication des médias ne préjuge en rien de la diversité des opinions exprimées. La plupart des chaînes n’innovent pas, elles se répètent et se dédoublent, avec la vocation légale, de plus en plus affichée de faire de l’argent. La crise financière d’autre part atteint également les médias de plein fouet. Seuls les grands groupes financiers peuvent résister solidement face à la chute des valeurs et le phénomène de récession accélère le mouvement naturel de concentration des capitaux. Déjà, parti de la presse quotidienne régionale, le mouvement de concentration avait gagné la presse magazine et audiovisuelle. La plupart des médias se sont regroupés dans les mains de groupes financiers puissants qui regroupent les entreprises médiatiques à d’autres : ce phénomène de «conglomératisation » décrit par  Ben Badjikian dans son essai intitulé, The Media Monopoly , pour les Etats Unis.

« Les petits cadeaux »

Les journalistes se défendent d’offrir des contreparties. La question reste soumise à débat. La mauvaise réputation de quelques « stars » journalistiques écorne la crédibilité de la profession dans ce domaine : l’inculpation de PPDA le 5 février 1993 a révélé que le montant des « petits cadeaux » de l’industriel Pierre Botton  s’élevait à 949 000 francs, à l’époque. A l’inverse, si le journaliste manque de moyens, il aura tendance à se vendre. L’indépendance de la presse par rapport à l’argent est ambivalente. Le journaliste assume paradoxalement la mission d’informer son public et de faire vendre son journal. La déontologie devrait permettre pour certains de « labéliser » l’information et garantir un  « contrôle de qualité » pour parvenir à concilier l’obligation de vendre et  le devoir d’informer.

 ____________________________________

Réforme de l’audiovisuel public

Alors que les derniers amendements au projet de loi qui va supprimer en partie la publicité sur France Télévisions à partir de janvier 2009 sont déposés au parlement, sonPDG, Patrick de Carolis, a évoqué l’ouverture prochaine d’un « guichet de départs volontaires à la retraite pour 900 salariés du groupe » dans les années à venir. Pour les salariés, c’est un plan social à peine déguisé puisque le manque à gagner de la publicité  réduit les financements et ne permettra pas de remplacements. Le SNJ, a fait part de sa « colère » et les principaux syndicats prévoient une mobilisation pour le25 novembre, date à laquelle commencera l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale.

  ____________________________________

« BARACK OBAMA  A MIS LE PAQUET »

Campagne

Une campagne à 5 milliards de dollars. Le Monde publiait un article concernant la différence des frais de campagne entre les candidats John Mac Cain et Barack Obama en les comparant aux élections antérieures. Les chiffres parlent d’eux même et le clan Obama a mis le paquet. L’augmentation des frais de communication dans les campagnes est un fait notable et pose les questions de plus en plus en plus sérieuses de manipulation des médias lors des campagnes électorales. L’équipe de communication du président Sarkozy a d’ailleurs pris soin d’étudier cette campagne. Selon eux,  le candidat Obama souhaitait cette victoire et a mis tous les moyens pour y parvenir. Si les moyens investis peuvent paraître démesurés, il est une dérive que de ne considérer la politique qu’en terme de communication.

  ____________________________________

MELANGE DES GENRES 

(Les amitiés du président)

sarkozybouygues

Le directeur de l’information de TF1, Robert Namias, a du affirmer à l’antenne  que l’amitié entre Nicolas Sarkozy et Martin Bouygues, principal actionnaire de TF1, ne jouait « en rien sur l’information ». TF1, détenue à 42,9% par Bouygues, est la première chaîne de télévision française en parts d’audience. Martin Bouygues, PDG du groupe de communication, a été l’un des témoins de mariage de Nicolas et Cécilia Sarkozy. Il est le parrain de leur fils Louis.

Selon Le Monde daté du 17 novembre 2006, lors d’un séminaire des cadres du groupe Hachette à Deauville en avril 2005, Arnaud Lagardère, président du groupe Lagardère avait présenté ainsi l’homme politique : « Je ne vous présente pas un ami, je vous présente un frère ». Le groupe Lagardère est le premier éditeur de magazines au monde avec notamment Paris Match et Elle,  la radio Europe 1 et le groupe Hachette.

L’autre témoin de mariage de Nicolas Sarkozy était Bernard Arnault, président du numéro un mondial du luxe LVMH et propriétaire du quotidien économique La Tribune.

Selon Reuters (13/06/2008)

  ____________________________________

ABUS D’INFLUENCE

bellangerLe PDG de Skyrock, Pierre Bellanger, a été reconnu coupable ce lundi 3 novembre d’avoir corrompu une mineure, avec laquelle il avait eu une relation en 1999-2000, et condamné à 4 ans d’emprisonnement dont 3 ans avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris.