Le prix Artémisia remis à Jeanne Puchol
Jeanne Puchol pour son album Charonne-Bou Kadir remporte le prix Artémisia 2013. Proclamé le 9 janvier, jour anniversaire de la naissance de Simone de Beauvoir, le prix lui sera délivré demain à la librairie La Hune à Paris.[/chap]
-> Retrouvez la liste des 11 nominés 2013.
Jeanne Puchol est née en 1957, elle publie sa première bande dessinée en 1983, Ringard! aux éditions Futuropolis. Auteure de nombreux albums, pionnière de la bande dessinée féminine, elle signe en 1985 avec Nicole Claveloux, Florence Cestac et Chantal Montellier Navrant, un manifeste publié dans Le Monde pour dénoncer les postulats sexistes de la presse BD de l’époque. Ce n’est que justice si elle reçoit aujourd’hui le prix Artémisia pour son dernier album Charonne-Bou Kadir, un petit bijou sorti cette année. Une manière de mettre les projecteurs sur un album de très grande qualité malheureusement trop ignoré dans le flot de sorties de l’année.
Charonne-Bou Kadir est un ouvrage personnel et historique qui revient sur les circonstances et le contexte de la tristement célèbre manfifestation de la station de métro Charonne le 8 février 1962, à la veille de la signature des accords d’Evian qui mettent fin à la guerre d’Algérie. Militante et engagée, Jeanne Puchol réussit ici à allier avec sensibilité, témoignages et souvenirs d’enfance dans un récit graphique puissant en noir et blanc, tout en adoptant la rigueur documentaire nécessaire pour traiter ce passé douloureux.
Le prix lui sera remis demain, mercredi 9 janvier à la nouvelle librairie La Hune, 16 rue de l’Abbaye dans le 6e arrondissement de Paris. Récompensant chaque année une dessinatrice ou scénariste pour mettre en lumière la création et l’imaginaire féminins, Chantal Montellier, présidente de l’association, rappelle la légitimité de ce prix alors que, souligne-t-elle, “dans la sélection d’Angoulême de cette année, on compte 46 hommes et 3 femmes (2 scénaristes et une seule dessinatrice), le constat se fait de lui-même et légitime de fait l’existence de notre association comme un contre-poids plus que nécessaire.”
Lucie Servin
Sixième Lauréate du prix Artémisia, Jeanne Puchol succède à Johanna Schipper (Nos âmes sauvages, 2008), Tanxxx et Lisa Mandel (Esthétique et filatures, 2009), Laureline Mattiussi, (L’île au poulailler, 2010), Ulli Lust (Trop n’est pas assez, 2011) et Claire Braud (Mambo, 2012).
Charonne-Bou Kadir de Jeanne Puchol, éditions Tirésias, collection Lieu est mémoire, mai 2012, 90 pages, 12,20 euros
Bravo, beau scoop, vous avez 24 heures d’avance. Le 9 janvier est demain!!!!!
La SEULE charte pour le prix Artémisia : « récompenser des auteures en début de carrière plutôt qu’à consacrer des valeurs confirmées ». Je viens de voir sur le blog de Jeanne Puchol qu’elle a… 20 albums derrière elle !! De plus elle a été présidente d’Artémisia !! Et Thierry Grosteen, son éditeur, était dans le jury. La honte… Ça sent le copinage à plein nez et ça décribilise totalement le prix et l’association qui est derrière…
Chère Léna,
Ce sujet a été abordé au moment des délibérations du jury.
Jeanne Puchol a effectivement été associée à Artémisia lors de la création du prix mais s’en est très vite détachée vous avez donc du mal lire et elle était elle-même très surprise de l’emporter. Thierry Grosteen est un de ses éditeurs et non le seul et en aucun cas celui de cet album puisqu’il s’agit des Editions tirésias.
La charte du prix dit effectivement que le jury privilégie les jeunes dessinatrices, ce qu’il a effectivement fait les années précédentes mais ce qui n’exclue pas de récompenser une dessinatrice confirmée surtout si celle-ci reste peu connue. Remettre le prix à jeanne Puchol a abouti par vote après de nombreuses discussions mais pour la majorité de ceux qui l’ont choisie; il s’agissait de défendre la qualité de Charonne-Bou Kadir et de porter à la reconnaissance le travail de cette dessinatrice pionnière depuis les années 80 qui à notre sens valait de l’emporter.
En espérant avoir éclairé un peu vos interrogations légitimes, je vous invite à venir en discuter ce soir lors de la remise du prix à la Hune à Paris, à 18h30.
Bref, vous récompensez votre copine. C’est bien
Chère ? ou cher ? (je ne sais pas qui m’a répondu)
Non j’ai bien lu et même relu. J’ai juste un avis différent du votre. Pour moi une association qui ne respecte même pas la seule condition de sa propre chartre n’a pas d’éthique en franchissant la ligne rouge. A la rigueur le copinage je m’en fous un peu si je vois que la bd est CRÉATIVE et mérite donc un éclairage.
On verrait mal à Angoulême le prix de la première oeuvre être donné à Sfar ou Blain ou le « prix 112 du livre » être donné à la page 3 au lieu de la page 112. Maintenant si vous n’essayez pas de comprendre ce qu’on peut ressentir comme malaise en étant à l’extérieur de tout ça, je ne peux rien faire. Je vous remercie pour votre invitation à en parler mais à quoi bon une discussion que je sais stérile d’avance car vous ne voyez pas les choses du même angle que moi. Je remercie Artémisia pour les livres qu’ils m’ont permis de livre mais leur attitude (et encore une fois c’est juste mon avis) ne fait pas honneur aux femmes et à des femmes qui essaient de faire quelque chose ensemble. C’est sûr que Jeanne Puchol a du être surprise d’être nominé et en plus de l’emporter ! L’année prochaine sans doute ils primeront un homme, au point où ils en sont ! Je fais de l’ironie car c’est difficile d’être déçue par des gens auxquels on croyait.
En fait je me dis qu’Angoulême ça suffit pour découvrir un bon album dans tout ce qui sort… vu qu’ils ont primé Ulli Lust, Julie Maroh… pourquoi me prendre la tête…
Je viens de comprendre que c’est Artémisia qui m’a sans doute répondu (désolée, je croyais que c’était le titre du message !). Désolée encore, mais je pense que vous avez trop « la tête dans le guidon » pour comprendre l’amertume qu’on peut ressentir de l’extérieur. Un peu comme si vous aimiez le cinéma, et qu’à Cannes pour le prix du « jeune espoir féminin », on primait une actrice avec 20 ans de carrière derrière elle mais n’ayant pas émergé. OK si vous cautionnez tous cela, que Leclerc qui offre le prix est d’accord, no problem. Mais on peut aussi avoir un regard différent sur les choses.
Léna, ne nous énervons pas!
L’article a été écrit par un journaliste de BDSphère, et n’est en aucun cas de la propagande « pro » artemisia (ni contre d’ailleurs). C’est de l’actu de la BD, qu’on soit pour ou contre ça ne change rien: c’est cette BD qui a été primée. Vous trouverez surement un moyen de signifier votre mécontentement au jury!
Je n’ai jamais pensé ou même dit que l’article était une propagande pour Artémisia !!?? Oui cela ne changera rien de parler mais c’est sûr qu’en étant fataliste et en se taisant rien ne changera non plus. D’ailleurs comme vous me dites que l’article a été écrit par un journaliste de BDsphère, je suis allée voir… et la personne n’a écrit que 2 articles (l’autre est sur la représentation des femmes dans la bd) ce n’est donc pas écrit par un journaliste mais par un contributeur extérieur. Mais trêve de discussion, loin de moi l’idée de monopoliser cette page.
On notera tout de même qu’un membre du jury, Lucie Servin, est journaliste pour le magazine BDSphère… Ne pas attendre de réponse objective de la part de ce site, donc.
@Léna, Myrabelle et Hervé Bonjour, Je suis tenue à la discrétion concernant la délibération du jury d’Artémisia, mais mon engagement pour cette cause est sincère et d’autant plus importante que je rappelle que seul 10% des auteurs de BD sont des femmes. Je ne vous permet pas de remettre en cause mon objectivité car justement je pense que la meilleure objectivité journalistique passe par une subjectivité assumée en reprenant à mon compte cette citation de Robert Fisk pointée par Joe Sacco : “Je dis toujours que les reporters devraient être neutres et impartiaux, du côté de ceux qui souffrent.” Léna, je comprends en revanche votre stupéfaction et d’ailleurs Jeanne Puchol a commenté ce point, hier, avec humour, rappelant la charte qui vise à privilégier les jeunes talents plutôt que les valeurs confirmées en rappelant qu’elle fêterait cette année ses trente ans de carrière! Je vous invite en revanche à lire Charonne-Bou Kadir et les autres albums de la sélection pour discuter de ce choix qui est comme tout parti-pris bien évidemment discutable. Les éditions Tirésias ne sont pas un éditeur de BD et c’est pour cette raison que cet album n’a pas un format ni une couverture conventionnels ce qui a très largement nui à sa diffusion au regard des sorties BD de cette année. En l’ouvrant, vous découvrirez un album de bande dessinée exemplaire tant sur le plan graphique que sur le plan historique alors que Jeanne Puchol revient sur ses souvenirs d’enfance et les événements liés à la fin de la guerre d’Algérie. Vous constaterez qu’aucun des albums de la sélection n’est édités chez Actes Sud dont Thierry Grosteen est éditeur. Lucie Servin
Chère L.S.
Je ne doute pas de votre sincérité.
C’est super si Jeanne Puchol a rappelé avec humour la charte d’Artémisia mais que pouvait elle faire d’autre…
J’en profite ici pour mettre le lien d’un blog bédé que j’aime beaucoup,
par une libraire intégre et passionnante à lire.
http://marierameau.wordpress.com/
Bonjour Léna,
Je me demande pourquoi cette indignation alors même que la sélection est connu depuis le 17 décembre 2012 ? Je m’étais fait cette réflexion effectivement moi aussi à ce moment là, je m’étais dit que le livre était dans la liste pour le mettre en avant, lui donner un éclairage, mais qu’il ne gagnerait pas justement pour éviter les suspicions de copinage (au passage, c’est assez inévitable quand le système de remise d’un prix est via un jury).
Et donc il aurait été plus judicieux de montrer ses réserves à ce moment, au lieu du commentaire (enfin, j’imagine que c’est le votre…) : «Cela me confirme l’audace et l’intelligence de votre sélection et de vos prix, merci infiniment.»
Vous allez surement me répondre que vous ne connaissiez pas tous les livres (et notamment celui de Jeanne Puchol, voire Jeanne Puchol elle-même si j’ai bien lu vos commentaires de ces derniers jours). Justement ! : cela montre bien que faire « seulement » partie de la sélection ne permet pas un éclairage assez important : seul le prix le permet (les réactions en sont évidemment la preuve). Et si le jury a décidé que ce livre le méritait, il se devait à mon avis de lui remettre.
On peut d’ailleurs remarquer, pour prendre le problème par l’autre bout, que Jeanne Puchol a bien été active depuis la création de l’association Artémisia, et tous ses livres n’ont pas été systématiquement sélectionnés ! Charonne – Bou Kadir est son seul livre à l’avoir été, ce qui prouve bien son importance aux yeux du jury je pense.
Je voulais aussi réagir à cette phrase (qui s’éloigne largement du sujet mais bon…) : « La couverture est horrible on ne dirait même pas une bd ? J’aime bien les bd expérimentales mais là une couverture pareille, c’est pas possible. Après Ulli Lust on ne peut pas primer des trucs qui font aussi vieux, désolée. »
La réponse demanderait un long développement, mais rapidement (en sortant du j’aime/j’aime pas) déjà, et alors ? Est-ce que la couverture fait la qualité d’un livre/ d’une BD ? Est-ce vraiment un critère (en tout cas de rejet) pour l’attribution d’un prix ?
Justement, une couverture n’est pas du tout représentative du contenu, puisqu’elle est en général une illustration, avec un travail de maquette, de graphisme (et les dessinateurs de BD ne sont pas (forcément) ni des illustrateurs, ni des maquettistes, ni des graphistes, sans compter que ladite illustration n’est pas toujours l’œuvre du dessinateur de la bd etc).
Ensuite qu’est-ce que ça veut dire on ne dirait même pas une bd ? C’est assez réducteur comme façon de penser non, pourquoi vouloir enfermer la BD dans un carcan (sans même parler d’expérimentations) (au passage, c’est aussi, d’une manière beaucoup plus large, tout le principe d’Artémisia…)? Et pour le coup assez contradictoire ce classicisme demandé et ce rejet de ce qui fait vieux…
Bonjour Pierre, ——- « Je me demande pourquoi cette indignation alors même que la sélection est connu depuis le 17 décembre 2012 ? » ———————
Parce que j’avais confiance, tout simplement ! Ne connaissant pas Jeanne Puchol, j’ai pensé que c’était un deuxième ou troisième livre. Dans la vie j’ai tendance à faire confiance aux autres plutôt que me méfier, donc j’ai parlé de leur audace pour la sélection (mais sur un autre sujet) mais il ne me serait jamais venu à l’idée !! de vérifier leurs sélections (ce n’est pas mon rôle !) tellement ça coule de source que les nominés sont des jeunes auteurs. Si je regarde les nominés de Cannes, je ne vais pas vérifier que l’actrice du jeune espoir a 2 ou 3 films à son actif ou 30 ans de carrière derrière elle. Je ne suis pas spécialiste de la bd !! mais lectrice.
—————————————–« Justement ! : cela montre bien que faire « seulement » partie de la sélection ne permet pas un éclairage assez important : seul le prix le permet (les réactions en sont évidemment la preuve). » —————————
Etre nominé n’a jamais permis un éclairage sur un film ou un livre donc je ne vois pas le rapport avec le prix ? De même pensez vous vraiment faire croire à quelqu’un qu’Artémisia aurait pu sélectionner TOUS les livres de Jeanne Puchol ? A qui voulez faire croire ça ? J’ai quand même compris qu’ils trouvaient se livre bien vu qu’ils l’ont primé ! Et c’est leur droit et je le respecte. Maintenant je trouve ça pourri de ne pas respecter ses propres loi et sa propre morale (et c’est juste mon avis, je ne dis pas que j’ai raison !) Je serais Leclerc je ne cautionnerait pas ce prix où je demanderais à changer la chartre ou rajouter un autre prix, que sais je ?
Mais je préfère arrêter cette discussion car je n’ai pas envie de vous convaincre de penser comme moi. Je respecte ce que vous dites, même si je ne le comprend pas, mais j’ai un avis différent du votre, c’est tout, cela ne va pas plus loin. Je ne suis pas la seule à être choquée et déçue (et non « stupéfaite » comme un commentaire précédent l’a dit) —————————
« Est-ce que la couverture fait la qualité d’un livre/ d’une BD ? »—————————
Ma foi c’est une histoire de goûts. Même si j’ai aimé Julie Maroh alors que je n’aime pas la couverture et pas spécialement les dessins donc je sais aussi m’ouvrir (donc si je trouve la couverture moche il faut vraiment que l’intérieur soit créatif pour que cela m’intéresse). Brétécher a toujours dit qu’elle lit très peu de bédé car souvent elle n’aime pas les dessins. Donc tout cela appartient à chacun. Ici c’est Jeanne Puchol qui a choisi de ne pas faire une couverture en dessin donc à la base on n’est ni dans la bd, ni dans le roman graphique et c’est son choix. Je ne pense pas que c’est réducteur de penser comme je pense, c’est plutôt l’idée de comment se présenter aux autres. Je ne pense pas que c’est enfermer la bd dans un carcan, cette bd serait un livre j’aurais la même réaction. De plus là il ne s’agit pas d’expérimentation. Après non, la couverture ce n’est pas du tout un critère pour l’attribution d’un prix c’est clair, je donnais mon avis. Donc se posait pour moi la question d’aller vers cette bd ou pas, la question du désir. Merci de m’avoir lu jusqu’au bout, et sur ce, aurevoir et bonne journée à tous et toute !
@ Pierre : vous avez raison, le fait que ce livre ait été sélectionné était déjà honteux. Je suis sincèrement désolé de ne pas avoir réagi à ce moment-là, n’ayant à l’époque pas consulté la biographie de Jeanne Puchol, mais je ne vois pas en quoi l’abscence de commentaires à l’époque lui donne une légitimité aujourd’hui.
Que le prix d’une association qui se targue de défendre des auteurs en début de carrière soit décerné à une personne qui a plus de vingt albums derrière elle est déjà choquant (merci pour les débutantes). Mais quand on découvre qu’en plus c’est L’ANCIENNE PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION, il y a franchement de quoi s’étrangler ! N’importe quel jury un peu probe aurait refusé de la sélectionner dans ces conditions, quelle que soit la qualité du bouquin.
Comment ne pas penser, puisqu’elle ne rentre pas dans les critères de la charte, qu’elle a été choisie puis élue uniquement par copinage ? Pourquoi, si ce n’est pas le cas, n’y a-t-il pas d’autres auteurs confirmés dans la sélection ? Pourquoi Jeanne Puchol a-t-elle bénéficié d’un passe-droit ? A votre avis ?
Quant à votre argument « elle n’a pas eu le prix à chaque album qu’elle a sorti, ça prouve bien qu’il n’y a pas de connivence », il ne tient absolument pas la route, je ne prendrai donc pas la peine de le commenter…
Merci infiniment Yves, de poser avec tact et clarté, les bonnes questions :
– « Pourquoi Jeanne Puchol a-t-elle bénéficié d’un passe-droit » par rapport aux autres femmes artistes qui font de la bédé ? » Merci.
Léna, je pense que vous persistez sur un malentendu : votre principale erreur est de considérer que le Prix Artémisia est l’équivalent de celui du meilleur espoir féminin aux Césars (ce prix n’existe pas à Cannes mais passons), ce n’est pas le cas ! Le prix Artémisia distingue simplement un album scénarisé et/ou dessiné par une ou plusieurs femmes, sur une année civile, et est décerné chaque année le 9 janvier. C’est tout.
Il existe bien une charte (je ne crois pas qu’elle existait les années précédentes), qui dit que le jury tient à insister sur la valeur de découverte du prix et tendra à récompenser des auteures en début de carrière plutôt qu’à consacrer des valeurs confirmées. « Tendre à » veut bien dire ce que ça veut dire : ce n’est pas une obligation, disons plutôt un objectif qui n’a pas été atteint cette année, en tout cas lois et morale me semblent respectées… !
D’ailleurs, si l’on analyse un peu la sélection, on se rend compte que Jeanne Puchol était loin d’être la seule à ne pas débuter cette année: Vanna Vinci a débuté en 1989, Nadja fait de la bande dessinée depuis plus de 10 ans (sans compter sa longue carrière d’auteure jeunesse), voire encore Birgit Weyhe, peu connue en France mais active depuis plusieurs années en Allemagne.
De même, dans les sélections des années précédentes, on pouvait trouver des artistes confirmées telles que Joyce Farmer (née en 1938), Lucie Lomova, Anke Feuchtenberger, ou encore Posy Simmonds… donc rien de bien nouveau ni de scandaleux à mon sens, bref on le voit : aucun passe-droit à ce niveau! : Artémisia n’est pas (forcément) un prix du meilleur espoir féminin BD de l’année, même si tous les prix jusque là avaient été attribués à de jeunes auteures.
La réponse à tout ça était peut-être à chercher quelques lignes plus haut, dans ce constat que fait Chantal Montellier : « Aujourd’hui en France, si des talents féminins surgissent chaque jour dans le 9e art, ils sont hélas encore trop souvent prisonniers des représentations dominantes, comme on a pu, pendant cinq ans, en faire le constat au sein d’Artémisia. »…
D’autre part, pour ce qui est du copinage, je ne vais pas commenter plus, chacun son opinion effectivement (n’ayant aucun intérêt dans ce prix, et ne connaissant pas personnellement les membres du jury, je n’ai rien à apporter particulièrement sur ce sujet). Je redis simplement que l’attribution du prix ici repose sur un jury, et que comme pour tout jury, il y aura toujours des possibilités de suspicions, fondamentalement. Les risques sont connus, et ce point a été abordé lors de la délibération par le jury d’après les réponses qu’on a eues…. Et puisque vous tenez absolument à faire un rapprochement avec le festival de Cannes (dont les prix sont aussi attribués par un jury), les polémiques ne manquent pour le coup vraiment pas, elles existent depuis toujours (la dernière en date avec Isabelle Huppert qui a récompensé Haneke) !
Yves, votre message est plein de contre-vérités, soit sur ce que j’ai écrit (3 fois), soit de ce que vous ecrivez (ex : Pourquoi, si ce n’est pas le cas, n’y a-t-il pas d’autres auteurs confirmés dans la sélection ?). Mais j’ai déjà répondu, j’espère que vous lirez bien cette fois.
Ah oui et sur les couvertures :
— « Ici c’est Jeanne Puchol qui a choisi de ne pas faire une couverture en dessin donc à la base on n’est ni dans la bd, ni dans le roman graphique et c’est son choix. » —
Avec la convention une illustration + les éléments de graphisme et de maquette, on est pas non plus dans la bd, si?
— « cette bd serait un livre j’aurais la même réaction. « —
Passons sur le fait que cette bd est bien un livre… Précisément bon nombre de livres (qui ne sont pas de bd) n’ont pas d’identité visuelle particulière (le titre, l’auteur, l’éditeur sur fond neutre et c’est tout…), pourquoi pas la bd?
— » Donc se posait pour moi la question d’aller vers cette bd ou pas, la question du désir. » —
Oui, cela semble bien la réponse à la question : la fonction commerciale de la couverture de bd (et de son format etc). D’ailleurs on nous a dit que la diffusion du livre en avait pâtie. Personnellement je trouve ça un peu dommage…
Merci Pierre, un peu de raison et de mesure, d’objectivité, de pondération et de réflexion, de logos, ne fait pas de mal dans tout ça. Même si la passion de Léna n’est pas antipathique, mais elle ne fait pas avancer grand chose de mon point de vue qui est très… subjectif. Et puis pourquoi tant de haine, chère Léna? (Ma chatte s’appelle Léna, si,si, c’est vrai, je vous assure. Elle est très jolie mais un peu caractérielle.)
Je ne vois pas de haine dans les commentaires de Léna, juste des interrogations devant un flagrant délit de connivence.
Je trouve le ton haineux, c’est mon ressenti et je le partage.
Pour ce qui est de la “connivence” sachez que, cofondatrice d’Artémisia, je suis profondément fâchée avec Jeanne Puchol depuis plusieurs années. La rupture au sein du groupe s’est très mal passée. Le conflit est grave, pas réglé. La fracture ouverte. Le jury actuel n’a plus rien à voir avec le premier, aucun des membres actuels, à une seule exception, n’est ami avec Jeanne Puchol.
J’ai tout de même voté POUR son album car à mes yeux c’était tout simplement le meilleur: le mieux dessiné, le plus professionnel, le plus engagé, courageux, intelligent. Je peux développer, mais ça prendrait du temps et de l’espace.
Je suis, nous sommes un jury HONNETE, transparent. Nous ne sommes pas des magouilleurs. Si le travail de Jeanne Puchol a été reconnu c’est pour de VRAIES raisons. Nous avons pris le risque de nous retrouver sous le feu des critiques auxquelles, bien sûr, nous nous attendions, parce que nous ne voulions pas disqualifier un travail qui nous semblait le meilleur par peur de ces critiques. C’eut été un peu lâche. Nous assumons. J’assume. Bien à vous.
Chantal Montellier (pas vraiment une reine de la magouille, je crois).
PS: Michel-Edourd Leclerc n’est plus notre “mécène” depuis belle lurette. Il ne le fut que très brièvement.
Je constate aussi que je suis la seule ici à donner mon nom de famille! (No comment).
Bonjour Chantal. Il n’y avait pas de haine dans mes propos, juste beaucoup de colère et déception. Donc c’était plus un regard de quelqu’un de (très ?) passionnée et idéaliste. Après la parole ce n’est pas trop mon domaine aussi je suis désolée si certains ont pu lire différemment mes propos ou si certains ont pu se sentir blessée. Parler sur internet où on ne voit pas la personne, c’est difficile de voir le ton du message. Après je crois que c’est le propre des commentaires de donner son avis, que cela fasse avancer les choses ou pas. Je vis dans un milieu où les gens lisent (encore !) très peu de bd et cela me passionne de leur en faire découvrir, j’avais juste envie de partager mon regard et je peux comprendre qu’on ne le partage pas.
Sinon j’ai pris l’habitude de ne jamais mettre mon nom sur internet car à Pole Emploi on me l’a déconseillé pour mes recherches d’emploi. Mais même sans ça, je ne vois pas vraiment l’intérêt ?? Bien à vous. Léna