La mémoire chilienne de l’exil
Aujourd’hui 12 avril 2017, Désirée et Alain Frappier dédicacent leur superbe roman graphique, émouvant et historique La où se termine la terre chez un de mes libraires BD préférés. Rendez-vous à la librairie Barberousse au 69 rue Rochechouart dans le 9ème à Paris à 18 heures. (Pour en savoir plus)
A propos du livre :
La où se termine la terre, Désirée et Alain Frappier, éditions Steinkis, 240 pages,18€
Elle écrit et lui dessine. Après trois bandes dessinées remarquées, le couple Désirée et Alain Frappier donne la parole à Pedro Atias, fils de l’écrivain chilien Guillermo Atias et membre du mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) que le coup d’état de Pinochet a chassé du Chili. Dans la bouche de l’exilé, les mots racontent l’enfance et les souvenirs, font revivre les échos du passé, « fragiles comme des bulles de savon », qu’Alain met en scène en noir et blanc rendant hommage à la nature grandiose du pays « où se termine la terre ».
De tremblements de terre en tremblements d’humanité, l’histoire individuelle témoigne de la folie des hommes perçue à l’échelle de l’enfant qui grandit entre la culture française et le culte du football, de l’adolescent qui découvre le massacre des indiens et la répression des manifestations, de l’adulte enfin qui aspire à la liberté et à une révolution pacifique. Triste et beau comme un poème, les informations historiques et la documentation balisent la trajectoire d’un homme porté par l’espoir d’Allende. La perspective se nourrit de la portée symbolique d’un voyage engagé sur les traces de la mémoire, charriant les rêves brisés.
Lucie Servin
-> Cet article a été publié dans le AAARG! n°7 du mois de janvier 2017
- Le mot de l’éditeur
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